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#La Grande Bourgeoise
raisongardee · 2 months
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"Tout comme le fait (surtout quand on doit par ailleurs s’occuper – sous le commandement éclairé de son épouse – d’un potager de très grande taille) de vivre entouré de sangliers et de chevreuils dont le respect de vos cultures n’est clairement pas le soucis premier, de renards qui tournent sans cesse autour de vos canards et de vos poules, d’étourneaux prêts à faire un sort en quelques instants, dès que le printemps revient, à vos cerisiers, d’escargots et de limaces visiblement très attirées par tout ce que vous plantez (sans même parler d’une multitude d’autres insectes tout aussi voraces et envahissants, de rats, de blaireaux, des taupes ou encore des araignées et des frelons asiatiques) vous conduit également assez vite à dépasser cette vision du monde directement issue des studios Walt Disney que la jeunesse bourgeoise "antispéciste" des grandes métropoles surpeuplées s’est mis en tête d’imposer de toutes les façons possibles, y compris par la violence physique, aux travailleurs les plus pauvres et les plus démunis des territoires ruraux (un "activisme" lui-même méthodiquement encouragé par l’industrie médiatique et qui ne constitue, en somme, qu’une énième adaptation locale de ce "colonialisme vert" déjà expérimenté sur la petite paysannerie africaine par les "experts" attitrés du capitalisme international que j’évoquais au début de cet entretien)."
Jean-Claude Michéa, Extensions du domaine du capital, 2023.
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homomenhommes · 14 days
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saga: SOUMISSION / DOMINATION 144
Comme promis lors de notre première rencontre avec Alex et Johan (SD 130), notre nouvelle rencontre s'est déroulée chez eux. Comme le temps commence à rafraichir sérieusement et que le climat est incertain, nous y allons avec mon SLS. 5h de route à vitesse autorisée, nous n'en mettrons que 4 car j'ai été très raisonnable dans mes excès de vitesse ! Le GPS nous amène jusque devant le portail d'une grande propriété en bordure de ville. Sonnette, vidéo, le portail glisse et je monte, entre les arbres, une allée en S cachant la maison de la rue.
Grosse maison bourgeoise XIXème avec perron à escalier double qui met le niveau de réception à un demi-étage au dessus du sol. Pas de gens de service, c'est Johan qui descend nous accueillir et prendre nos bagages (petits). Bisous, c'est effarant comme nous nous ressemblons. D'ailleurs Marc lui a déjà mis la main au cul ! Alex nous attend et nous offre de nous rafraichir, passage aux toilettes du niveau. Comme il est l'heure, nous attaquons avec un apéritif. Puis un déjeuner ou je fais attention de ne pas trop manger en prévision du reste de la journée.
Après le café, Alex nous fait les honneurs de leur maison. La cuisine et une bibliothèque / salle de billard manquaient à notre connaissance de l'étage. Au dessus un premier niveau de chambre, seulement 4 mais immenses équipées de lits King size, avec chacune une salle de bain digne du meilleur palace. Au dessus l'étage des commodités, lingerie, et trois chambres plus petites (pour le service quand il y en avait) et une salle d'eau commune, WC. Alex avait gardé pour la fin le meilleur, le sous sol. A demi enterré, d'étroites fenêtres horizontales au ras des plafonds éclairent les pièces. Le quart de la surface de la maison est occupé par une cave et la chaufferie.
Le reste vient d'être équipée à neuf. Nous reconnaissons l'influence de notre salle de sport et de notre donjon dans son aménagement. Nous pénétrons d'abord dans une salle de sport un peu plus petite que la notre mais bien équipé avec au fond les sanitaires, WC séparés mais lavabos et douches communes. Un passage derrière la dernière des douches donne accès à leur donjon. Sous un éclairage plus chiche, nous voyons que bien que plus petit aussi, il doit être capable de recevoir au moins une bonne demi douzaine de mecs.
Excité Marc chope l'un de nous deux par le cou et c'est en lui roulant une pelle qu'il devine qui c'est, et ce n'est pas moi ! Alex me pousse contre un sling, ses mains pétrissant mes fesses. Je le laisse faire un peu. Je déboutonne rapidement mon jeans et il le pousse vers le bas, dégageant le shorty avec et dévoilant mon fessier. Les chaussures volent, le polo aussi et je me retrouve nu installé sur l'appareillage de suspension. Je jette un coup d'oeil vers mon mec. Il s'occupe de remplir de ses 22cm la bouche de mon sosie (et sa gorge par la même occasion). Je n'ai pas le temps d'en voir plus, ma vue est soudain bouchée par l'apparition des 23 x 6 d'Alex qui réclament un abri. ;J'ouvre grand la bouche et le gland d'Alex y progresse sans s'arrêter jusqu'aux couilles. Je maitrise ma respiration et l'envie que j'ai de vomir. Bien que j'ai fait attention au déjeuner, j'ai trop mangé !
Quelques détails triviaux (exécutés dans les toilettes) plus tard, je reprends le taf et supporte sans broncher le ramonage de ma gorge. Absorbé par ma pipe, c'est dans le lointain que j'entends Johan gémir sous les mains et la bite de Marc. ;La bite que je suçais quitte ma bouche et c'est maintenant une langue que je sens sur mon anus. Alex prend le temps de bien me détendre la rondelle. C'est un pro de l'anilingus. Marc c'est pas trop son truc, un peu mais c'est surtout avec ses doigts qu'il me prépare la rondelle. Je ferme les yeux et concentre toute mon attention sur mon oignon. C'est divin. Il fait tourner sa langue ni trop ni pas assez vite, la pointe dans mon trou et y fait entrer de la salive... Je suis tout à l'attente de sensations à venir qu'il va provoquer en moi que je suis surpris de sentir Johan se coucher sur moi en 69.
J'ouvre les yeux sur son sexe et louche sur ses couilles rasée. Il me suce, je ne peux que lui rendre la politesse. Je vois bientôt la queue de Marc, couverte de latex, approcher l'anus de mon alter égo. Je place une main sur chaque fesse et écarte ces dernières pour faciliter le travail. Je sens aussitôt la même chose m'arriver et le gland d'Alex se poser sur ma rondelle. Nos deux hommes se mettent d'accord et en même temps s'enfoncent dans le mec de l'autre. La poussée étant bien égale, le sling ne bouge pas et le coup de rein de Marc en phase terminale pousse le gland de Johan dans ma gorge. Je sens pareillement mon gland dépasser la glotte de Johan dans le même temps ou je sens les couilles d'Alex me caresser le sacrum. Nos deux hommes nous regardent ainsi emmanchés quelques instants avant de se mettre à nous limer.
Une bouche sur son sexe avec un sexe dans sa bouche et un autre dans le cul, difficile de faire mieux question bouchage de trous ! Sous mes yeux, je vois la rondelle de Johan s'ouvrir sous la poussée de Marc et se refermé quand il en sort. J'ai l'impression de pouvoir voir la mienne se faire déplisser par la queue d'Alex tant leur synchronisme est bon.
Johan et moi nous savourons nos positions de passifs pas inactifs pour autant. Je tète sa bite comme si ma vie en dépendait et je le sens qui m'aspire avec autant d'ardeur. Les coups de boutoirs qui défoncent nos cul commencent tout doucement à se désynchroniser et nous finissons secoués, le sling balançant entre nos deux mâles. Je sens ma rondelle s'ouvrir encore un peu plus avant qu'Alex ne me fixe contre ses cuisses et décharge au fond de mon cul (dans sa kpote). C'est à peu près ce qu'a du ressentir Johan au même moment. Nous avons juste le temps de recracher nos bites avant de juter entre nous, barbouillant de sperme nos pecs et abdos.
Deux " plops " plus tard, nous étions libérés de nos " broches ". Johan est resté sur moi le temps de récupérer un peu et je n'ai pas eu la force de le virer. Ce n'est que quand Alex a gueulé que les douches étaient libres que nous nous sommes décollés (le sperme ayant séché entre temps) puis relevés. Quand nous sommes arrivés aux sanitaires séparant le donjon d'avec la salle de gym, Alex et Marc en sortaient en peignoirs. Alex nous dit de les rejoindre au salon quand nous serons prêts.
Avec Johan, nous avons pris tout notre temps sous les douches. Chacun savonnant, massant l'autre, nous avons fini dans les bras l'un de l'autre à nous rouler un patin magistral, trop bon cette impression de " masturbation ;continuelle ". Je pense que c'est un peu ce que doivent ressentir les jumeaux Tic et Tac, faudra qu'on en discute. Comme le mélange de salive avait ravivé notre libido, ma bite est venue très naturellement boucher le cul de Johan, pour son plus grand plaisir. sous les douches, je l'ai enculé debout, lui ses mains sur le mur carrelé amortissaient mes assauts, alors que les miennes sur ses hanches dirigeaient l'action.
Je l'ai fait jouir sur le carrelage blanc puis je me retirais pour juter sur son dos.
Nouvelle douche, un séchage qui a duré presque autant de temps que notre passage sous l'eau et nous sommes remontés rejoindre nos mâles. Ils étaient en train de discuter d'Ammed et Samir nos deux hommes de services. Alex demandait à Marc où nous les avions trouvés, combien ils nous coutaient et autres détails. Johan peu intéressé par le sujet me demanda si je pouvais l'emmener tester le SLS. ;Dans le même état d'esprit, je prévenais Marc et Alex que nous partions faire un tour en voiture. Marc me recommanda d'être raisonnable (difficile avec un tel monstre) et Alex nous dit d'être sérieux, ses contacts à la police n'étant pas de permanence ce WE.
Le bip du portail dans la poche, nous les avons laissé. Sous la direction de Johan qui connaît bien le coin, nous sommes arrivés à l'autoroute. Début de WE, je préfère prendre le sens province pour faire le repérage de radar et revenir sur la direction de Paris moins susceptible d'abriter les bleus.
Bien m'en a pris, sur 50Km nous repérons deux radars dans ce sens mais rien en face. Sortie puis retour. Peu de véhicules, dès la sortie de la bretelle, j'enfonce l'accélérateur au plancher. Les vitesses automatiques passent à une vitesse folle et nous sommes à 250 Km/h le dos collé au baquet.les voitures que nous doublons sembles aspirées vers nous. Johan est ravi. A peine 1/4 heure plus tard, nous passions devant notre sortie. Johan me dit de continuer jusqu'à la prochaine aire d'autoroute, ça y drague un peu. Au ralenti (135 Km/h), nous arrivons et je me gare devant le bloc sanitaire, dans l'enfilade de l'entrée homme.
Nous restons quelques instants à mater. Quelques mecs entrent et sortent des WC. Ceux qui en sont sortis flânent autour du bâtiment. Avec Johan nous décidons d'aller les narguer. Quand nous entrons, il reste deux places sur les 6 urinoirs nous nous plaçons cote à cote. Je pisse, il pisse et nous bandons. Quelques coups de poignet et les 4 autres matent vers nous. Nos queues égouttées, nous nous les échangeons. J'approche mon visage du sien et nous nous roulons un patin.
Silence de mort. Quand nous nous décollons, les 4 autres mecs bandent et se branlent. Je suis trop chaud pour qu'on en reste là. Un coup d'oeil à Johan, nous sommes d'accord. On se réajuste un minimum et sortons pour occuper les WC pour handicapés. Un mec essaye de nous suivre mais nous l'éconduisons, trop moche (ça, ça peut passer) et trop petitement monté (c'est rédhibitoire).
Comme un imbécile, j'ai laissé le matériel dans la caisse. Nous nous contentons de nous piper mutuellement. Je le fais juter en premier puis c'est son tour de m'amener à exploser avec sa bouche. j'ai failli me faire surprendre et lui juter dans sa gorge, tellement mon gland se plaisait derrière son larynx. Quand nous sortons, nous sommes matés par une bonne demi douzaine de mecs. J'attrape Johan par le cou et j'en rajoute une couche par un nouveau baiser accompagné d'une main au paquet. Quand nous nous écartons j'ajoute tout haut, " merci mon amour " et nous partons à la voiture.
Les regards nous ont suivis jusqu'à ce que nous sortions de l'aire de repos. Une fois sur l'autoroute, nous avons éclaté de rire. Johan super excité, c'était la première fois qu'il faisait ce genre de plan. Retour à la maison. Johan raconte à Alex notre " aventure ". ;Marc nous dit que nous n'avons pas été très courageux. Je lui dis que c'était pas l'objet et qu'en plus, la population était loin d'être à nos goûts.
JARDINIER
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a-room-of-my-own · 6 months
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Tiens le Guillaume Meurice - grand spécialiste du micro trottoir pas drôle payé avec mes impôts - s’est pris un avertissement de sa patronne pour ses propos à l’antenne et maintenant vient chialer qu’il va faire appel à la justice qui est pourtant - si j’ai bien lu mes fiches - patriarcale, bourgeoise et néocoloniale.
En plus on parle d’un avertissement, pas d’un licenciement. Le mec est à deux doigts de découvrir qu’il bosse pour le service public et qu’il a des comptes à rendre. Déjà que le service public est à 90% à gauche et que tout le monde se tamponne du pluralisme, il va venir geindre qu’on le laisse pas faire du Rivarol à l’antenne.
Mais crée ton média mon petit coco ! Faits et Documents recrute peut-être !
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kamomille9 · 1 year
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Fanfic Pendranièvre : Le Coeur a ses Raisons... Chapitre 5
Hello Everybody !
Oui, je sais je vous ai fait attendre mais je ne vous oublie pas !!
Bonne lecture et dites-moi ce que vous en pensez !!!  
Chapitre 5 : La Conviction
Guenièvre de Carmélide n’aurait jamais pensé apprécier autant ce voyage avec le chevalier gallois. Il était un peu simple d’esprit et pas très adroit mais d’une gentillesse incroyable et d’un humour tordant. Toute sa vie, elle avait été habituée aux hommes bougons et repliés sur eux-mêmes. A contrario, Perceval ne se privait pas pour dire ce qu’il pensait. Il n’avait aucun filtre, ses émotions étaient toujours sincères et ses paroles dépourvues de toute méchanceté.
Oui, Guenièvre n’avait vraiment pas l’habitude…
Ainsi, ils discutèrent de tout et de rien, ne s’arrêtant que la nuit pour se reposer, jusqu’à ce qu’enfin ils aperçoivent la grande maison bourgeoise appartenant à sa tante.
Ils se présentèrent aux gardes à l’entrée qui firent relayer l’information. Quelques minutes plus tard, une petite dame brune, coiffée d’un chignon compliqué, vêtue d’une robe rouge bordeaux et or, se précipitait vers eux.
_ Ma Reine ! Pourquoi ne m’avez-vous donc pas prévenu de votre visite ? Cela vous aurait épargné cette attente !
Les gardes laissèrent entrer les deux voyageurs et Guenièvre en profita pour prendre sa tante dans ses bras.
_ Ma très chère tante, comme je suis heureuse de vous voir ! Toutes ses formalités sont à présent inutiles, je ne suis plus Reine et je viens humblement vous demander refuge…
Fraganan ouvrit grand les yeux mais préféra se taire en jetant un coup d’œil furtif aux gardes.
_ Venez, entrez donc ! Vous devez êtres épuisés après ce long voyage.
_ Je vous présente le Seigneur Perceval, un chevalier du Roi, qui a tenu à m’accompagner jusque chez vous.
_ Je vous remercie Seigneur Perceval d’avoir pris soin de ma nièce durant ce long voyage.
Le chevalier gallois exécuta une brève révérence avant de répondre :
_ J’allais pas la laisser toute seule quand même ! Elle dit qu’elle est plus la Reine mais pour moi elle sera toujours l’épouse du Roi Arthur et donc notre Reine à tous !
_ Quelle fidélité ! Je dois dire que c’est agréable d’avoir encore de valeureux chevaliers capables d’une telle qualité !
Guenièvre sourit doucement à Perceval en secouant la tête.
_ Perceval a tendance à dire ce qu’il pense sans réfléchir. Je lui suis reconnaissant mais il sait très bien que ma décision d’annuler ce mariage est complètement justifiée !
_ Vous allez me raconter tout ça devant un bon déjeuner ! Vous devez avoir faim !
Alors que Perceval acquiesçait joyeusement, Guenièvre ne pouvait s’empêcher de penser que la boule formée dans sa gorge, même après trois jours de marche, n’était pas encore descendue…
-o-
Le repas fut plaisant. Guenièvre était ravie de revoir son oncle Owen, duc de Lindon. Il était le seul homme de sa famille à préférer la parole aux actes. C’est un érudit qui aime les livres et le calme. Rien à voir avec son père ou son grand-père ! Yvain restait un cas à part… Mais après ce qu’elle avait vécu, c’était ce dont elle avait besoin : le calme. Après avoir mangé, Fraganan accompagna Guenièvre à sa chambre laissant son mari avec Perceval.
_ Seigneur Perceval, je vous remercie d’avoir amener ma nièce ici. Je pense que c’est le meilleur endroit pour qu’elle puisse faire le point et se ressourcer.
_ C’est pas faux. Je souhaitai vous demander un service que je préfère que la Reine ne m’entende pas.
_ Guenièvre n’est plus Reine mais je vous écoute.
_ Non mais laissez tomber, elle sera toujours la Reine pour moi ! Je voudrais prévenir la bonniche de la Reine que nous sommes bien arrivés sans encombre mais je ne sais pas écrire…
_ Je vois… N’avez-vous point peur qu’écrivant à cette jeune femme, le roi finisse par l’apprendre ?
_ Bah si… mais justement, je voudrais aussi rassurer le Roi… Je suis certain qu’il doit s’inquiéter pour sa femme…
_ Seigneur Perceval, Guenièvre n’est plus la femme du Roi !
_ Oui mais ça c’est comme le fait d’être Reine, pour moi elle sera toujours la femme du Roi Arthur et je sais qu’il aime sa femme le roi.
_ Vous avez l’air bien sûr de vous…
_ Je sais pas pourquoi tout le monde pense que le Roi il aime pas sa femme. Moi j’ai toujours su qu’il aimait Guenièvre.
Owen regarda intensément ce chevalier plein de convictions. Sa femme était très proche de la Reine. Il savait donc que Guenièvre, même si elle ne leur avait jamais clairement dit, n’était pas heureuse avec son mari. Il avait donc du mal à croire et comprendre ce que lui disait Perceval. Toutefois, une telle conviction, une telle foi, une telle confiance en ses propos, faisaient douter le duc de Lindon…
_ Très bien Seigneur Perceval. Nous allons écrire ensemble cette lettre et nous l’enverrons par la suite sans que ma nièce ne le sache…
_ Ça me gène un peu de pas lui dire mais j’ai peur qu’elle soit pas très joisse si elle l’apprend…
_ Non, vous avez raison ce n’est pas nécessaire qu’elle le sache… Et puis, comme elle le dit si bien, elle n’est plus la Reine, elle n’a donc aucun ordre à vous donner en la matière !
Perceval esquissa un sourire. Il ne comprenait pas tous les mots du duc mais il en saisissait le sens. Guenièvre avait eu raison de venir ici. C’était beaucoup plus calme que Kaamelott. La preuve : il n’y avait eu aucun cri pendant le repas…
-o-
_ Comment as-tu fait pour faire annuler ton mariage ? C’est un vrai tour de force !
En tête à tête avec sa nièce, Fraganan ne s’était jamais formalisée avec les formules de politesse. Guenièvre en avait toujours été sincèrement heureuse. Ses parents ne l’avaient jamais respecté même en tant que Reine mais avec Fraganan c’était différent. Elle aimait que sa tante si douce et calme reste aussi proche d’elle malgré son accession au trône, si on peut appeler ça comme ça…
Guenièvre expliqua donc à sa tante ce qu’il s’était exactement passé. Elle n’omit aucun détail et s’autorisa même à vider son sac pour toutes les années de maltraitances émotionnelles qu’elle avait subi. Elle n’avait jamais abordé tout ça avec personne, autre que Lancelot, car elle ne voulait pas que la rumeur puisse se propager sur le sujet. Le peuple était déjà conscient que le Roi n’était pas amoureux de la Reine et cette humiliation était bien suffisante à son goût.
Une fois le récit terminé, Fraganan se contenta de s’approcher de la jeune femme et l’a pris dans ses bras. Elle l’avait laissé parler et avait bien écouté tous les déboires qu’elle n’avait jamais su voir lorsque Guenièvre venait leur rendre visite. Là, bercée tendrement par sa tante, Guenièvre soupira de soulagement, comme si elle avait retenu sa respiration durant toute son histoire, et pleura. Elle pleura sur sa vie, sur son mariage, sur son ex-mari qu’elle aimait malgré tout et sur son impuissance à le rendre heureux.
_ Pourquoi ne pas avoir tenté ta chance avec Lancelot au lieu de venir ici ? demanda Fraganan quand sa nièce fut calmée.
_ J’ai besoin de réfléchir… Je ne suis pas amoureuse de Lancelot. Je suis peut-être naïve mais en quinze ans je n’ai pas su voir qu’il était amoureux de moi…
_ Il y a une raison à ça ?
_ Une simple, évidente et triste : je suis amoureuse d’Arthur…
La sœur de Léodagan acquiesça doucement. Elle le savait mais était-ce bien raisonnable de continuer à aimer quelqu’un qui vous a fait tant de mal…
_ J’ai besoin de me poser loin de tout ça. De peser le pour et le contre. Je ne sais pas si cet amour que je voue à Arthur pourra partir en jour… Je ne sais pas non plus si je suis capable d’aimer sincèrement Lancelot. Tout ce que je sais c’est que je veux être heureuse, aimer et être aimée complètement. Je ne veux plus de demi-mesure. Arthur ne m’a jamais aimé… Je dois donc simplement savoir si je veux donner une chance à Lancelot ou pas…
_ Je comprends… Reste ici autant que tu le souhaites. Tu sais que tu es la bienvenue ici…
_ Merci beaucoup…
_ Néanmoins, es-tu consciente qu’en annulant ton mariage, tu as également ouvert la porte à tous les bons partis du pays qui vont vouloir épouser la princesse de Carmélide ?
_ Je sais… C’est pour ça que je suis partie sans dire où j’allais.
_ La rumeur va finir par se répandre Guenièvre. Nos serviteurs vont forcément en parler autour d’eux et la nouvelle atteindra tout le pays. Comment feras-tu alors ?
_ J’ai encore un peu de temps avant que cela n’arrive et tous ses prétendants devront d’abord passer par mon père !
_ Le connaissant, il voudra sélectionner le meilleur parti possible…
_ Ou faire tout ce qu’il peut pour que je redevienne Reine…
_ Tu serais prête à envisager cette possibilité ?
_ Un mariage sans amour, sans respect, sans gentillesse ? Certainement pas non…
Guenièvre soupira bruyamment sous le triste regard de sa tante. Elle n’était certainement pas opposée à redevenir la femme d’Arthur Pendragon… Cependant, elle ne voulait plus de sa vie d’avant… Depuis trois jours, elle retournait cette histoire dans sa tête. Elle savait qu’elle avait pris la bonne décision. Elle l’assumait et si elle devait rester malheureuse toute sa vie autant qu’elle soit libre plutôt qu’enchaîner à son Roi.
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icariebzh · 7 days
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".../...
Tu sais combien d'entre-eux s'intéressent à ce que nous faisons? demanda-t-il.
 Je dirais un pour cent pour être large. La vraie force de nos adversaires, elle est là. Ils jouent à craindre nos révélations, mais au fond ils savent que la majorité des citoyens n'a rien à faire qu'Untel ou Untel se serve effrontément ou leur cache la vérité. La seule vérité qui compte pour eux, c'est celle de leur niveau de vie, la satisfaction de leur aspiration bourgeoise.
"Son idéal n'est en effet aucunement le sacrifice, mais la préservation de sa personne. Il n'aspire ni à la sainteté ni à son opposé, et ne supporte pas l'absolu...Il essaie de trouver sa place entre les extrêmes, dans une zone médiane, tempérée et saine où n'éclatent ni tempêtes ni orages violents...On ne peut vivre intensément qu'aux dépens de soi-même...Ainsi assure-t-il sa préservation et sa sécurité au détriment de la ferveur."
Tu peux rester assise ici la journée entière, sur les milliers de gens que tu verras défiler, la quasi-totalité sera conforme  à cette description du bourgeois selon Le loup des steppes.
Je nous vois comme des loups solitaires qui procèdent par attaques fulgurantes contre la meute, laquelle nous le rend avec toute la violence qu'elle s'autorise. Ce qui nous sauve? C'est que, parfois, un individu caché dans la meute se sent maltraité ou, plus rarement, prend conscience que sa vie selon ce"s règles ne mène à rien. Sans ce type de défection, on ne pourrait rien faire, rien savoir, rien prouver. Le plus curieux, c'est que cette grande masse protège des hommes qui ne lui ressemblent pas. Leur avidité, leur détermination à mentir, à voler, à confisquer, à s'approprier le pouvoir. "L'abandon de la voie moyen ne" les rend à priori marginaux. Mais ils ont compris que cette marginalité est tolérable à condition qu'ils préservent au moins l'apparence des équilibres fondamentaux. ils donnent le change en légiférant.
Rien ne rassure plus l'opinion qu'une avalanche de textes qui régissent les rapports entre des gens qui n'ont plus d'ambition collective si ce n'est que la loi tienne l'autre à distance. Ils ne sont même plus éduqués à vivre ensemble et ne voient plus dans la relation à l'autre qu'une alchimie d'intérêts.
Réglementer, légiférer pour mieux encore détourner à son avantage l'essence de la règle, la contourner avec l'aide de myriades de juristes dévoués et coûteux.
Ceux qui font la loi et ceux qui la bafouent font cause commune contre l'individu, encadré, enfermé, asservi à l'Etat et au marché qui jouent depuis des lustres la comédie du désamour et amusent la galerie par leurs prétendues antinomies.
.../..."
Marc Dugain- extrait de: "Quinquennat"
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  illustration source: Lundimatin
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lepartidelamort · 3 months
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L’utérus des femmes est une affaire d’État sans aucune contestation possible. Le rôle de l’État est de veiller aux conditions de la perpétuation du peuple sur son territoire en neutralisant tout ce qui peut l’empêcher, à commencer par les menaces extérieures.
Sans enfants, pas de peuple, donc pas de société, d’état, d’histoire.
Le vide.
Pas de système de retraites par répartition non plus, faute d’actifs pour le financer.
Ces bourgeoises de gauche doivent baisser le masque et avouer que le bien commun leur est totalement indifférent, y compris leur sacro saint système social. La seule chose qui les intéresse est leur confort personnel, dissimulé sous un vernis féministe.
Plus le temps passe, moins il y a d’enfants et toujours davantage de vieux qui dépendant intégralement de l’État.
Un système social si énorme a besoin de ressources fiscales colossales, faute de quoi il doit emprunter la différence. La compression sur les actifs va en augmentant, ce qui comprime le revenu disponible pour les familles.
Nous approchons de ces limites. Cette année, l’État s’est davantage endetté que durant le Covid.
Même en important toujours davantage de migrants, jamais la productivité et la rentabilité ne seront au rendez-vous. C’est une illusion de boomers. L’homme blanc est l’arbre à billets, sans lui, pas d’utopie redistributrice.
Le système social est indissociable de la féminisation de la société, c’est aussi la féminisation qui le condamne. Les femmes veulent un filet de sécurité qui leur permette de corriger leurs mauvais choix reproductifs ou non-reproductifs. Son développement est parallèle à l’apparition du droit de vote des femmes durant la première moitié du 20e siècle. Avec ce droit de vote, viennent les lois féministes qui font dégénérer la natalité sans lequel le système ne peut pas durer.
Il faut donc une natalité blanche qui fournisse les actifs dont il a besoin, mais c’est impossible dans ce système vaginocentrique qui produit structurellement de la dénatalité et un vieillissement massif.
Le crash est inévitable et avec lui viendront de nouveaux comportements. C’est la fin de l’état-providence tel qu’il a été conçu et avec lui doit disparaître sa culture démocratique du fric gratuit.
Ce sera un séisme culturel inédit. On ne s’en rend plus compte, mais tout est payé par l’État, directement ou indirectement, ce qui produit des irresponsables par millions.
Si demain je brûle l’abribus en bas de chez vous, vous vous en ficherez parce que vous ne le payez pas de votre poche personnellement. Mais si je fais voter une loi qui oblige les habitants d’une rue à payer son équipement et son entretien, vous surveillerez votre rue avec un fusil le soir pour ne pas recevoir une facture.
Faites ça partout et la pression contre les comportements individuels antisociaux explose.
Les gens vont devoir se prendre en mains pour assurer leur avenir, ce qui favorisera l’apparition de cellules organiques intermédiaires entre l’État dysfonctionnel et l’individu. La famille élargie, le clan seront plus utiles que la police ou la CAF. Avec ce retour viendra la fin du féminisme et plus largement de l’individualisme.
Les femmes vont inévitablement baisser d’un ton dans une société balkanisée, violente, où leur avenir dépendra de l’homme qui ramènera la calorie au foyer.
J’ai une théorie selon laquelle une puissante opposition sociale advient avant qu’un phénomène de grande ampleur ne se matérialise, par une sorte de télépathie collective. C’est pour ça que l’Allemagne national-socialiste a mobilisé autant d’énergie avant la catastrophe raciale, par une sorte d’instinct prémonitoire.
Pourquoi se battre si farouchement pour contre le fléau de la pollution raciale dans une Allemagne blanche à 99,9% ?
Par prémonition.
Dans le même registre, la haine des chasseurs actuelle ne correspond à aucune attitude rationnelle. Même si on évoque la mode animaliste, ça ne tient pas la route car tous les antis chasse lambdas qui ragent sur les réseaux sont d’énormes mangeurs de viande transformée et cela ne leur fait ni chaud, ni froid.
D’ailleurs on ne peut pas discerner les féministes des antis-chasse. Cette panique est une prémonition qui alerte sur la raréfaction de la calorie et avec elle, le retour du chasseur blanc.
Le chasseur blanc est terrible pour les traînées et les gens marron.
Ils le disent sur tous les toits : quand l’homme blanc était le roi de la jungle, il ne faisait pas bon être dans les parages. C’est très juste. Une fois cette société moderne dégénérative à genoux, les ajustements auront lieu et l’homme survivant sera un prédateur extraordinairement létal.
Si j’étais un noir ou un arabe, j’aurais déjà quitté l’Europe par anticipation.
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tina-aumont · 2 months
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Tina Aumont interview 10
Afterwards, it will be "La Grande Bourgeoise" by Bolognini.
It's a film with Catherine Deneuve, a superb film, and I have the role which I really like. I am Deneuve's confidante and governess. Besides, I'm her brother's mistress. It's a dark crime story where everyone is a suspect.
This happened in Boulogne at the beginning of the century. A true story which obviously caused a stir. The father was a university professor, and it was the young woman's brother - Deneuve - who was the murderer. The film is a success with other wonderful actors like Fernando Rey, Laura Betti and Issabelle Adjani.
Tina interviewed by Antoine Cervero in 2001. Published in January/June 2002 Cine Zine Zone number 134.
Very special thanks to @74paris for sharing this gem.
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alain-keler · 3 months
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Samedi 10 mars 2012.Le Havre. Réédition du journal.
Jean-François me conseille, pour me rendre du centre-ville du Havre à la bibliothèque universitaire où nous accrochons l’exposition « Vents d’Est », d’emprunter le boulevard de Strasbourg, après avoir fait des zig zags autour de la mairie, pour voir de très belles maisons bourgeoises épargnées par les bombardements qui ont littéralement rasé la ville. Le 5 septembre 1944, deux heures de raid intensif par l’aviation anglaise sur le centre-ville et le port pour affaiblir l’occupant allemand, 800 bombardiers lourds, 80 000 tonnes de bombes déversées, 5123 morts et 10 000 immeubles détruits feront du Havre la ville la plus détruite de France.
Le général De Gaulle fait une visite au Havre le 7 octobre 1944. La ville du Havre reçoit la Légion d'honneur le 18 juillet 1949 pour « l'héroïsme avec lequel elle a supporté ses destructions ».
Au printemps 1945, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme confie le projet de reconstruction du centre-ville du Havre à l'atelier Perret. Il souhaite faire table rase des anciennes structures et appliquer les théories du classicisme structurel. Le matériau retenu pour l'édification des bâtiments est le béton et le plan général est une trame orthogonale. Officiellement, la reconstruction s'achève au milieu des années 1960.
Le long du boulevard de Strasbourg s’étale le chantier du tramway. Les rails sont déjà posés, mais le boulevard est toujours fermé à la circulation. Le tramway doit être mis en service vers le mois d’octobre. 
Sur une barrière du chantier, une photo d’identité d’une petite fille est accrochée avec un trombone. Il ne doit pas s’agir d’une disparition, car aucun mot n’est accroché. La photo, tombée d’un cartable ou d’un portefeuille, sans doute, est en très bon état. La personne qui l’a accrochée à cet endroit espérait sans doute que la petite fille photographiée, ou ses parents la verrait.
Une photo d’identité, en soi, ce n’est pas grand-chose d’important. Mais c’est le geste de la sauvegarder de cette manière qui me plaît et m’interpelle.
Je continue sur le boulevard car la journée va être dure. Il va falloir accrocher à la bibliothèque. Et finir pour ce soir le gros du travail, qui comprend entre autres 5 photos de 1,70 m de large qui seront suspendues dans le vide.
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ce-sac-contient · 1 year
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Ils oseront, vous verrez
Obstiné comme une bête de somme, le gouvernement, avec son semblant de majorité, poursuit néanmoins son effort et psalmodie ses éléments de langage : solidarité, progrès, justice. Les chiffres ne mentent pas. [...] 
Ce comportement de rouleau compresseur n’est pourtant pas si surprenant. [...] Le recours systématique à la ruse, l’absence de vergogne, le savoir-faire techno. Tout le temps que va durer cette mascarade, on sentira à la manœuvre des ingénieurs de la chose publique aussi bien instruits que peu scrupuleux. Ceux-ci feront jouer tous les rouages, administratifs, légaux et institutionnels. Leur maîtrise s’illustrera comme jamais dans ces quelques semaines de manigances historiques. [...] 
Pourtant, cette obstination gouvernementale ne va pas sans une drôle d’impression de contrecœur. [...] A les voir, on dirait qu’ils montent au front une baïonnette dans les reins. La conviction n’y est pas. Les fils du marionnettiste ruinent l’illusion. [...] Alors, ce pouvoir si mal élu, vacillant de naissance et mal aimé dès le départ, emprunte la seule voie qui lui semble praticable : le 49.3.[...] 
C’est à partir de là que la chronique prend une ampleur presque tragique. Car il n’est plus seulement question des retraites, mais de la démocratie. On ne conteste plus seulement une politique, mais un règne. Le récit, à cet instant, doit changer de ton, car si tout demeure légal, plus rien n’est juste et sous ses dehors réguliers, le pouvoir vient brutalement de changer de physionomie. Sous l’effet du scandale énorme que constitue ce passage en force, le drap qui recouvrait sa mécanique intime est tombé. Sa nature est à nu, le vernis a pété, la brute est sous nos yeux. On a compris qu’elle est en mission, murée dans ses certitudes. Elle ne fera pas de cadeaux.  [...]
Mais le plus fou est encore à venir. Le Président, manifestement impatienté par ce peuple qui s’obstine à ne pas être à la hauteur, le tance, injurie les manifestants, accuse les syndicats. Il s’invente dépositaire exclusif de toute légitimité. On croit rêver. La surdité est à son comble, l’aveuglement radical. L’exécutif fait bip-bip sur son orbite lointaine. Pour finir, dans une allocution lunaire de plus, digne d’un Skype de PDG de multinationale, le même président admet que sa réforme n’est pas acceptée et passe sans transition au nouvel agenda du Comité Exécutif Central : 100 jours pour réparer la France tous azimuts. Le déluge d’annonces va suivre, souvent recyclées. L’idée est simple : saturer les canaux et les citoyens, forcer le pas, imprimer le rythme, c’est la méthode Sarkozy revisitée stroboscope. Rendez-vous le 14 juillet. D’ici là, de toute façon, on aura eu Roland-Garros, le Tour de France et les incendies. Les Français, Inch Allah, seront passés à autre chose.  [...]
Depuis le 49.3, la démocratie française a une gueule de dystopie. La République bourgeoise telle que sous Guizot (mais désormais entrepreneuriale et techno) est ressortie de l’abîme comme une Atlantide, gouvernant à son idée, à coups de décrets, juchée sur son quart de peuple, infirme comme jadis, avec pour béquilles sa police guère subtile et l’étai résolu des grands intérêts.  [...]
Et nous voilà nous, incrédules, au bord du gouffre climatique, matraqués et tenus, aux mains de maîtres qui nous font cette drôle de guerre, avec des institutions ébranlées, des juridictions d’exception entrées dans le droit commun et une extrême droite aux portes de l’Elysée. Car le pire est là sans doute. Dans quatre ans, la colère libérée par cette forfaiture légale s’exprimera avec une amplitude qui fera passer les black blocks pour d’aimables ambianceurs d’Ibiza. Et ce pouvoir qui a tant fait pour que le pire advienne ira alors dire que la faute revient à ses adversaires, tous populistes, sapeurs de démocratie, précurseurs du fascisme. Ils oseront, vous verrez.  [...]
Pour un écrivain ou une écrivaine qui s’intéresse à son temps, c’est un moment d’effarement et de bascule. Le réel est devenu si caricatural qu’on ne sait plus par quel bout le prendre. Chaque jour apporte son lot d’aberrations ; il suffit de lire Pif, Playboy ou Têtu. Face au renversement du langage, à la falsification galopante, à l’énorme besoin de mots qui se fait jour pour décrire l’époque et réduire l’hégémonie de sa bêtise particulière, on se demande quoi faire, quels moyens employer.  [...]
Ce que nous pouvons faire, c’est ça : raconter. Que nos récits infusent. Ils feront un jour le ridicule de ceux qui aujourd’hui se prennent pour des hommes d’Etat et ne sont souvent que les managers de l’entreprise France. Que nos phrases fassent honte dès maintenant aux magouilleurs de légitimité, aux laquais perpétuels, à la brutalité qui brise nos révoltes. Que nos textes interdisent le passage du temps et forcent sans cesse à revenir sur ce qui nous a été volé. La pilule amère ne doit pas passer. Surtout, nos mots peuvent dénuder n’importe quel roi, fût-ce a posteriori. Et d’ici là, ils donneront une voix à celles et ceux qui n’en ont pas. Le roman de ce pays s’écrit aujourd’hui à l’encre de leur volonté piétinée.
Retraites : le roman national est à nous, par Nicolas Mathieu (Le Libé des écrivains, Libération, 20 avril 2023)
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raisongardee · 4 months
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“Une fois écartée la filiation, structure anthropologique essentielle qui institue le sujet et lui rappelle qu’être c’est exister, autrement dit littéralement "sortir de", une fois répudiés l’héritage et la culture de référence qui inscrivent l’individu dans une mémoire, une fois déverrouillées les sécurités ontologiques qui le maintiennent dans une histoire fléchée où la vie et la mort prennent sens, que reste-t-il aux apprentis sorcier de mai, si ce n’est l’invention utopique de l’homme à partir de zéro, le fantasme de l’auto-engendrement répudiant toute ascendance, l’obscur désir de ne tenir son être que de soi seul dans une histoire qui commence et finit avec le sujet. L’homo novus des années soixante est son propre modèle et son propre horizon, il se suffit à lui-même. Revisitant la période, le philosophe allemand Peter Sloterdijk a pu parler d’une "expérience anti-généalogique" caractérisée par la victoire de la mode sur les mœurs et l’avènement d’un système où les vivants remplacent les morts dans la fixation des normes en substituant à l’héritage culturel et à la transmission de modèles un processus d’"imitation mono-générationnelle". Des millions de Johnny et de Sylvie, identiques aux originaux, expérimentent le premier clonage de masse. Paradoxale promotion que celle des jeunes qui s’autocélèbrent par le biais des "idoles" que leur propose, pour son plus grand profit, l’industrie naissante du divertissement comme si, ayant cessé d’être l’ombre portée des idéologies politiques, la jeunesse ne pouvait s’accomplir qu’en tant qu’avant-garde de l’idéologie marchande.”
Patrick Buisson, La fin d’un monde. Une histoire de la révolution petite-bourgeoise, 2021.
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homomenhommes · 7 months
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story / saga: SOUMISSION / DOMINATION
SOUMISSION / DOMINATION 1
Les deux derniers contacts sont des mecs de plus de 50 ans un peu bedonnant, mariés mais toujours très très bien membrés ! A deux jours d'intervalle nous avons eu l'impression d'un copié - collé, d'un déjà vu !
Pas de scenarios spéciaux, ils sont cool et désirent juste pouvoir enfiler leurs longues bites dans un corps ferme et jeune. La pipe de Jean à leur bouffer les couilles les sidère et les ravie. Ils ne pensait pas possible de se faire avaler leur queue entièrement ! Et ils réalisent leurs rêves de sodomie, ils profitent un bon moment du cul de Jean appréciant la souplesse et la profondeur de l'endroit. C'est en levrette qu'ils explosent dans les Kpotes.
Après avoir envoyé Jean se laver, nous discutons de sexe ! Ils m'avouent que ce n'est pas leurs femmes qui accepteraient cela et que les relations normales se réduisent à 1 fois par mois ! Je les détrompe en leur disant que bon nombre d'entre elles sont de vraies salopes et qu'il suffit d'appuyer sur les bons endroits pour déclencher cet état.
Je leur raconte la progression de ma relation avec la mère de Jean et cela les surprend ! Ils n'imaginaient pas un tel potentiel chez une bourgeoise ménopausée !
Du coup, ils m'ont demandé si je serais disponible pour essayer de réveiller leurs femmes ? Je réfléchi vite, il me reste encore un mois de vacances et Marc travaille. Jean doit bientôt partir en voyage linguistique en Angleterre et je vais me retrouver " seul " pendant la journée. Au vu des photos de famille, elles sont correctement entretenues ! La cinquantaine aussi, un peu rondes, ce sont surtout les deux derniers grands rejetons que je remarque ! Eux ont l'air d'avoir 18 ans et ont l'air mimi comme tout ! Je me dis que comme avec Jean et sa mère, je pourrais tenter le coup double ! Je leur promet d'y réfléchir mais leur souligne que mes tarif ne sont pas les même que ceux que je pratique pour Jean. Cela ne leur pose aucun problème !!
Le soir du deuxième rendez vous, j'en parlais à Marc. Lui expliquant le challenge et que cela m'excitait grave de tenter le coup, sachant que chaque essai me rapporterai plus du double d'une passe de Jean ! Marc m'a donné l'autorisation, ça le fait rire que des meufs (ou leurs mecs) raquent pour moi !
Je téléphone au premier qui m'avait fait la demande et nous mettons au point le plan : je viens en tant que " jardinier " (j'en ai l'habitude !!) mets ma tenue préférée qui accroche bien (short en jeans coupé, torse nu pour mettre en avant mes pectoraux et Cater aux pieds) et entretien le jardin (tailles, coupes...). Nous fixons un forfait de l"heure de présence chez lui avec un bonus lorsque j'aurai fait de sa femme une salope docile. (Cette histoire devrait me rapporter un gros tiers du prix de la moto que je kiffe !).
Le jour dit, je me pointe et sonne à la porte. La femme au courant de ma venue, vient m'ouvrir. Elle est surprise, je suis en " cuirs moto " avec juste une sacoche (sécateurs, forces... + mes " vêtements "). Je me présente, elle me dit que je ne suis pas comme elle pensait ! Je lui confirme que je viens bien pour le jardin et lui demande un endroit pour me changer. En la suivant, je remarque le petit dernier, penché sur la rambarde de l'étage, me mater. Elle me conduit à la réserve du jardin, accolée à la maison. Je lui dis de m'attendre que j'en aie pour une minute. Je me change et l'aperçois en train d'essayer de me voir au travers des carreaux sales. Je ressort juste en short très court et Cater. Elle rougit de me voir ainsi et détourne les yeux. Faisant comme si de rien n'était, je lui propose de faire le tour du jardin pour faire ensemble la liste des travaux (tout en ayant en tête le programme du mari !).
Elle me transmet sans erreurs les instructions et me laisse. Le travail prévu me laisse toujours en visuel de la maison et plusieurs fois je remarque qu'elle me mate de derrière les rideaux. De l'étage son fils lui ne quitte pas la fenêtre ! Au bout d'une heure elle revient me voir pour me proposer un rafraîchissement. Je la suis jusqu'à la cuisine et accepte un COCA ZERO. Calé sur le coin de la table, je subis un questionnaire en règle. Mon age, ce que je fais comme travail, comment son mari m'avait connu ... quel sport je fais....
Je termine mon travail de la journée (1h de plus) et retourne vers la maison pour lui demander où je pourrai me doucher. Elle m'indique une salle de bain au rez de chaussé attenante à une chambre d'amis et me prévient qu'elle envoi son fils me porter du savon et une serviette. J'attends en me déchaussant. Le fils arrive, (celui qui n'avait pas arrêté de me mater ! 175 x 55Kg châtain clair ) avec gel douche et drap de bain. Je le remercie, il s'attarde, désirant discuter des sports que je pratique car il aimerai bien avoir mon physique plus tard ! Je lui dis de toucher si il le veut.
Aussi tôt ses mains sont sur moi à me tâter mes pecs et mes bras ! Je fais comme en vestiaires de sports, je quitte mon short et me retrouve à poil devant lui. Il arrête ses palpations et mate ma bite au repos mais déjà un peu gonflée d'excitation. Je me glisse sous la douche en laissant ouvert la porte qu'on puisse continuer à discuter. A un moment, je lui demande de me frotter le dos car je n'arrive pas à atteindre le centre. Il s'approche et se reçoit une éclaboussure d'eau. Je lui dis alors qu'il ferait mieux d'adopter ma tenue !
Il quitte vite fait son short et son Tshirt et me rejoint. Il me frotte le dos. Je me retourne vers lui, nous rince. Il s'aperçoit que son massage a eu de l'effet et que ma tige est bien plaquée sur mes abdos. Il reste muet. Je lui appui sur ses épaules et le fait glisser à genoux devant moi. Le nez devant ma queue. Il est toujours inerte !! Je lui dis de la branler. Timidement, il la prend en main et commence doucement un mouvement de va et vient. Je lui tiens la tête et approche mon gland de sa bouche. Je lui dis suce, il ouvre la bouche pour protester mais j'en profite pour glisser mon gland dedans. Après quelques instants, il s'est mis à téter ma bite. Par des coups de rein, je m'enfonçais toujours plus loin quand, la voix de sa mère s'est faite entendre venant de la chambre, me demandant si j'avais tout ce qu'il me fallait ?
Affolé, le fils trouva refuge dans un placard à porte à claire-voie. Me remettant à me sécher, dos à la porte, je lui dis de me rejoindre. Quand elle entra, elle s'excusa et voulu repartir. Je lui dis de rester et me retournant, elle put admirer la " bête " !! Elle prit un coup de chaleur et rougit comme une jeune fille ! Elle allait pour sortir quand je l'ai attrapée d'un bras dans ses reins, mon autre main plongeant sous la robe. J'y trouvai une chatte nue mouillée d'excitation. Deux de mes doigts enfoncés dedans eurent raison de son envie de me quitter ! Je dus la retenir debout quand j'ai atteint le clitoris, ses jambes ayant du mal à la soutenir.
Je décidais de profiter de la situation et l'ai retournée, penchée sur les lavabos et ai troussé sa robe sur ses fesses. Sans m'arrêter, je me suis enfilé dans sa chatte après avoir mis une kpote prise dans ma sacoche. Les quelques protestations se sont tues dès que j'ai commencé à bouger. Je sentais bien les parois du vagin se crisper sur mon sexe. Puis soudain, elle me dit " non, non, non ", je me retire, elle va pour se redresser, je la tiens pliée d'une main entre ses épaules, et, changeant de trou lui investi le cul (puisqu'elle ne voulait plus que je lime sa chatte !!).
Elle pousse un cri mais je suis dans la place et jusqu'aux couilles ! Je n'attends pas et me mets à la labourer dans de grands va et vient. Mon autre main glissée sous elle lui excite le clito. Son excitation revient et, bientôt, c'est son cul qui vient au devant de mes pénétrations !! (Les bourgeoises de 50 ans, toutes des salopes !!). Elle gueule sa jouissance et ça me fait jouir dans la kpote. Dès que je suis sorti de son cul, elle se réajuste et sort de la salle de bain. Je vais ouvrir le placard ou s'était réfugié son fils. Je le trouve assis au fond, la bite ramollie entre ses doigts gluants de sperme ! Je lui demande si le spectacle lui a plu ? Il revient à la réalité et me saute dessus en me traitant de salaud, je l'attrape par le cou et le bloque sous mon bras. Je reçois quelques coups de poing dans le dos, il tente de retirer sa tête. Cette situation m'excite et je bande de nouveau. Je lui dis alors de ne pas se fâcher et que je vais m'occuper de lui après sa mère ! Je le bloque dans la même position, le torse sur les lavabos, par contre je lui tiens les deux mains dans le dos. Je crache sur son anus, place mon gland dessus et l'y enfonce d'un coup sec qui lui coupe le souffle.
Il va pour crier quand je lui fais remarquer combien sa mère avait pris son pied à se faire enculer et qu'après le plaisir que je viens de lui donner, ce n'est pas sûr qu'elle ne prenne pas mon parti ;au cas ou il voudrait protester! Je crache sur ma queue pour la lubrifier un minimum et continu ma progression dans son trou très serré. Je n'ai pas mis de kpote mais ce petit gars est vierge !
Une fois bien au fond (il m'a fallu quelques bonnes minutes !), je me retire tout aussi doucement. Je le lâche, m'agenouille derrière lui ;et lui bouffe le cul en y mettant plein de salive. Ça le surprend mais rassuré, il commence à apprécier la situation. Je me redresse alors et remet ma queue dans son trou. Ce coup ci, elle rentre beaucoup plus facilement et c'est un soupir qui accompagne sa progression ! Plus je l'encule et plus il commence à y prendre du plaisir. Quand je finis par lui juter dedans, il se répand sur les portes du petit meuble.
Je décule, le retourne et lui roule une pelle bien profonde avec langue. Il se laisse faire puis y répond, sa langue venant au combat. Un peu fatigué, je m'assois sur le rebord de la baignoire et le prend sur mes genoux. Là, c'est de lui-même que vient le baiser. Je lui demande si ça va ? Il me répond que ce n'était pas ce qu'il avait prévu comme activité pour aujourd'hui ! Je lui dis alors qu'on ne mate pas un mec pendant deux heures et qu'on ne s'attarde pas avec lui dans une salle de bain alors qu'il est nu, sans avoir des arrières pensées de sexe ! Il me demanda alors comment je faisais pour aussi bien sauter sa mère que lui ? Ça l'avait un peu choqué que de la voir se conduire comme une salope sous ma bite ! Je lui précisais qu'il était nouille, comment croyait il avoir été conçu ? Par le saint esprit ? Non, c'était son père qui avait mis sa grosse bite dans la chatte de sa mère ! Non mais, qu'ils sont naïfs ces mioches !!
Après une nouvelle douche, je remettais mes cuirs moto pour retourner chez Marc. Avant de partir, la mère m'a demandé si le travail était fini et si je revenais une autre fois ? Je la rassurais en disant que j'en avais encore pour 2 fois 2 heures de travail. Avant de démarrer, j'appelais son mari de mon portable pour lui assurer que " le travail " avait bien commencé et que comme je lui avais assuré, sa femme était encore une bonne chaudasse et que bientôt il récupérera une salope docile au lit.
Je lui dis que pour pas qu'elle réfléchisse de trop je comptais revenir les deux jours suivants. Je gardais pour moi l'épisode avec son fils, je ne savais pas encore comment l'exploiter. Sachant qu'il aimait aussi la chaire fraîche de Jean, ce pourrait être un bonus supplémentaire mais aussi une perte de rente puisque n'ayant plus besoin de nos services masculins !!
JARDINIER
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Romancier, critique, historien..., Léon Bloy est surtout connu comme polémiste. Son œuvre apparaît comme celle d'un poète, formé par le romantisme et contemporain des grandes ambitions symbolistes.
Né à Périgueux, Léon Bloy alla très tôt vivre à Paris, mais ne publia son premier ouvrage qu'à près de quarante ans, en 1884. Il vécut jusque-là d'un modeste emploi de dessinateur, tout en fréquentant le petit groupe d'écrivains qui gravitait autour de Barbey d'Aurevilly. Il fut aussi, alors, l'ami de Huysmans, de Villiers de l'Isle-Adam, de Verlaine... Converti par Barbey en 1869, initié par l'abbé Tardif de Moidrey aux méthodes exégétiques, dont il tire tout un « symbolisme » de l'histoire, il prépare lointainement, dès cette époque, certains de ses ouvrages. Aussi sa carrière littéraire, pour brève qu'elle soit, est-elle marquée par une trentaine de livres importants.
Ses difficultés financières ont fait naître une sorte de légende, qu'il entretenait volontiers, celle du « mendiant ingrat ». L'homme était bon, en réalité, mais passionné, hanté par l'absolu, d'une intransigeance farouche. Dans ses dernières années, il exerça une influence profonde sur un petit groupe d'amis, parmi lesquels on pourrait citer Jacques et Raïssa Maritain, Georges Rouault, Georges Auric...
On peut aborder son œuvre par ses grands thèmes, ou la décrire d'abord dans sa variété. Critique littéraire, par nécessité, Léon Bloy a pratiqué, avec une étonnante vigueur, l'« éreintement », condamnant pêle-mêle Zola, Huysmans, Renan, Coppée, Bourget, Barrès, réservant son admiration à Barbey d'Aurevilly, à Verlaine, à Villiers, à Baudelaire. Ses articles ont été repris, en particulier, dans les Propos d'un entrepreneur de démolitions et dans Belluaires et Porchers. Romancier et conteur, il le fut de manière très personnelle, inventant peu, reprenant sa propre vie dans Le Désespéré (1887) ou La Femme pauvre (1897), utilisant dans les Histoires désobligeantes des événements réels, des personnages qu'il avait connus, dans Sueur de sang des épisodes authentiques de 1870 ; l'imagination transfigure plus qu'elle ne transpose et, derrière l'anecdote, suggère une interprétation. Son goût le plus profond le portait vers l'histoire, qu'il traite d'une manière romantique et symbolique, allant aux héros malheureux, Christophe Colomb, « le Révélateur du Globe », Napoléon, Jeanne d'Arc, Louis XVII ou Marie-Antoinette, cherchant à leur vie une signification religieuse et presque prophétique. Grand peintre au reste, éblouissant souvent dans L'Âme de Napoléon, Constantinople et Byzance, Le Fils de Louis XVI. D'autres œuvres sont plus nettement religieuses, mais toujours enracinées dans la réalité immédiate d'où jaillissent l'élan poétique et l'exégèse : Le Sang du pauvre, réflexion sur la misère, Les Méditations d'un solitaire en 1916, Dans les ténèbres. Il a enfin publié, régulièrement, depuis 1892, son Journal, reprise fragmentaire d'un « journal intime » demeuré inédit.
La diversité apparente masque l'unité réelle et profonde de cette œuvre, qui réside dans la notion même d'« exégèse », d'interprétation du « réel » ; aussi rejoint-elle par ses intentions tout un courant littéraire. S'appuyant sur l'affirmation répétée dans la Bible que tout est image, symbole, Léon Bloy poursuit à l'extrême les conséquences de cette idée : tout événement, tout être, toute chose « signifie » ; nous vivons dans un univers qui est autre qu'il ne paraît, nous contemplons « le grand miroir aux énigmes ». L'art et la littérature ne peuvent se fixer d'autre but que cette tentative, proprement désespérée, pour « déchiffrer les signes ». L'histoire, les œuvres des autres, sa propre vie même (dans son œuvre romanesque ou son Journal), les aphorismes de la sagesse bourgeoise, dans L'Exégèse des lieux communs, sont la matière de cette recherche, les apparences qui cachent la seule réalité. Mais Léon Bloy n'a pas l'outrecuidance, ou la simplicité, de croire que l'homme, fût-il artiste et chrétien, peut comprendre ; tout au plus peut-il, par les mots, suggérer, rendre sensible la « présence du mystère ». Sa conception de la littérature est donc celle d'un poète ; il en avait pleinement conscience : « Personne n'a dit que je suis un poète, rien qu'un poète, que je vois les hommes et les choses en poète tragique ou comique et que par là tous mes livres sont expliqués. Je vous livre ce secret. »
Le mot peut étonner lorsqu'on connaît seulement de Bloy ce qui frappe à la première lecture : sa violence. Elle est bien le trait le plus constant de son œuvre et le fond même de sa sensibilité ; ne se reconnaît-il pas « une nature incendiaire » ? Mais il avoue aussi « une surprenante avidité de tendresse humaine ». Cette violence n'est pas brutalité, mais passion, et naît d'un constant conflit entre le désir et la réalité, entre ce qu'il rêve et ce qu'il obtient, entre ce qu'il se rêve et ce qu'il est. Le Désespéré et La Femme pauvre éclairent mieux que toute autre œuvre ces réactions et en font saisir les aspects les plus contradictoires. La polémique même, aussi brutale soit-elle, vient d'une déception plus que d'une opposition qu'on pourrait croire systématique. La tendresse contrariée fixe quelques-uns des thèmes clés de son œuvre : la souffrance, la révolte, l'impatience, l'attente, le rêve d'une apocalypse, en même temps qu'elle détermine une esthétique.
Poète, Léon Bloy l'est dans la véhémence, l'exagération. « Pour dire quelque chose de valable, aussi bien que pour donner l'impression du Beau, il est indispensable de paraître exagérer, c'est-à-dire de porter son regard au-delà de l'objet. » Ce texte définit une vision du réel qui est, selon Bloy, celle de l'artiste, accentuant les traits, forçant les oppositions. On y trouve aussi l'indication d'un style. Il aimait, pour parler du sien, en évoquer « la richesse barbare », « l'exaspération », « la frénésie », ce qui en marque assez justement les rythmes, le vocabulaire, les contrastes qui constituent pour lui un effet fondamental : de l'extrême recherche à l'expression basse, de la vulgarité voulue à la noblesse. Il s'agit pour l'écrivain, disait-il, rejoignant par là nombre de ses contemporains, de retrouver « la puissance des mots humains ».
— Jacques PETIT
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icariebzh · 1 month
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BESTIAIRE ÉROTIQUE
"Des caps pris en beauté malgré les déferlantes, Larguée, un peu cramée, quarantaines rugissantes, Se laisser glisser pour ressurgir en grande orque, Une ode au punk à l’aube des cinquantièmes hurlantes.
Envie folle d’un bestiaire érotique et braque, D’alexandrins stylés qui déchirent et qui claquent. D’un poème utérin sur fond de ménopause, De plombs fondus, fantasmes, et de métamorphoses.
Loin des mines compassées, de la pondération, Des salons trop feutrés, de la mort des saisons. Le délire situé d’une nature ni douce, ni con.
Y fourrer l’illusion de complétude visuelle, Qui défait le réel et oxyde la raison. Un brin de rêves mystiques et de cauchemars séquelles, Raptus anxieux passé sous les démangeaisons.
Canines vulpines, cauchemars, corps de chiens mutilés, Avenir radieux fuyant à vives et grandes foulées.
L’hystérie née d’esprits tordus de mâles pétés, Imagine les fureurs viscérales d’un loir, Bestiole en quête de sang, s’agitant tard le soir De la tête à la vulve de la femme infertile, Fou de manque, vomissant l’aménorrhée, fébrile. Vives bouffées de chaleur, subite mélancolie, Bûchers, internements, vapeurs et insomnies.
Musculosité crasse et flambées d’urticaire, Herbacées maléfiques et vipérine vulgaire, Hermaphrodite velue, érigée, narcotique, Mucosités visqueuses et rêv(es) fous de mastic.
Là, des licornes en joie chient des paillettes dorées, De petites chattes bourgeoises suc(ent) des cadavr(es) rongés, Une foule de galériens accrochée à leurs pieds.
La glande supra-caudale de renardes violettes, La danse d’animalcules sur une peau offerte, Créatures de ténèbres, de chimères, de nuées - Noms féminins pluriel aux racines emmêlées.
Les flashs lubriques de mille lucioles dévergondées, Leur désir débridé, palpitant et veiné Luminescences fiévreuses pleines de luciférine Diaboliques femelles déguisées en ballerines.
La flamboyance de nos crises clastiques et cosmiques, L’endurance inouïe de la manie psychotique. Imperturbablement. « Le jour, le soir, la nuit ».
Orques ménopausées au mitan de leur vie, Lourdes globicéphales, bélugas aquatiques, Libérées des contraintes et rapports domestiques, Menant leur espèce en cheffes claniques respectées. Elles arborent au melon, comme un grand vit dressé, Une palanquée d’humaines pleurant leur puits séché.
Un troupeau de mille poulpes, cerveau tentaculaire, Et des pieuvres mourantes qui ne seront qu’une fois mères. Des castors résistant à la binarité, Munis d’un habile trou polyactivités, L’œuvre d’un dieu foutraque, nommée pseudo cloaque.
Le moine d’Alexandra David-Neel au Tibet, Enfanté de rêves zen et de méditation, Le Morel de Gary et sa Mademoiselle Repeuplant les bloks d’un camp de concentration. Les mésanges de Rosa, le lierre de Cyrano, Les mouches de Jack London et de son vagabond, Des tulpa, des chenils, des égrégores, des vifs, Notre insatiable besoin d’une consolation..."
Corrine Morel Darleux-Masto
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lepartidelamort · 2 months
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Les goules blanches font ajouter une ligne dans la constitution pour tuer leurs enfants
La lesbienne Mélanie Vogel était très heureuse de constitutionnaliser le meurtre d’enfants hier. Il faut noter qu’elle a pu le faire avec l’aide des vieux mâles beta majoritaires au sénat.
La constitution est tellement irréversible, que Macron la change.
Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l’IVG en l’inscrivant dans la Constitution. Après l’Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. Pour le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 28, 2024
Cette ligne ajoutée à un bout de papier est surtout le dernier clou dans le cercueil de cette démocratie finissante.
Les lois des cycles karmiques sont d’acier.
L’avortement en France, c’est à peu près 240,000 avortements en 2023. Sur une décennie, c’est plus de 2 millions d’enfants à naître éradiqués, soit le nombre de migrants du tiers-monde, principalement musulmans, qui submergent le pays sur la même période.
Ce dépeuplement dicté par les femmes blanches entraîne un vieillissement massif et rapide de la population. La moyenne d’âge en France est désormais de 43 ans, en augmentation constante.
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La moyenne d’âge en Algérie est de 27 ans au Congo de 18 ans dans un continent dont les bassins de peuplement sont déjà saturés.
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Ce vieillissement entraîne une compression généralisée du nombre de travailleurs en mesure de payer des impôts et des taxes, avec une masse de vieux dépendants des subsides de l’État, donc de l’impôt, en expansion constante.
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Pour faire face à ces dépenses de retraite et de santé colossales, l’État s’endette toujours plus massivement.
À charge pour les actifs de payer le poids de cette dette, donc de voir leur revenu disponible se réduire toujours plus.
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Faute de revenus adéquats, la pression sur les jeunes couples est toujours plus forte, ce qui décourage une natalité déjà faible.
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Les conséquences du diktat vaginal sont claires : la destruction pure et simple de l’ordre social qui découle de la pression intense sur la reproduction des populations blanches.
Paradoxalement, les femmes sont les grandes demandeuses d’un large système sociale pour les protéger des conséquences de leur hypergamie. Sans ce vaste système social, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes et doivent s’assurer de trouver un parti masculin matériellement à l’aise et ne surtout pas s’en séparer.
Sans ce filet de sécurité pour les traînées, impossible de jouer aux putes jusqu’à 40 ans, voire plus.
Au delà de ça, si les quelques 16 millions d’allogènes qui vivent en France n’ont pas encore créé de véritables narco-émirats, c’est parce que l’État paye un tribut énorme sous forme d’aides sociales.
Le système se trouve face à une contradiction insoluble : d’une part organiser la dénatalité pour satisfaire les femmes blanches, d’autre part tenter de compenser le déficit fiscal par l’immigration en important des masses inassimilables qui, par ailleurs, sont résolument patriarcales et dont la natalité est boostée par les aides sociales.
Le résultat final, d’ici 30 ans, au maximum, ce n’est pas l’utopie féministe, c’est Tombouctou.
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Mais oui, en effet, une ligne sur l’avortement va bien être ajoutée dans le texte rédigé par le juif Debré en 1958.
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Les lois de la nature se moquent de la démocratie ou des crises d’hystérie des catins. Elles organisent le monde depuis des milliards d’années et continueront de le faire pour des milliards d’années.
Cette république juive sénile peut faire de la paperasse pour plaire à quelques bourgeoises qui s’ennuient, la loi brutale de vie s’imposera. Si un peuple dégénère en laissant ses femmes dicter la conduite de l’État, par définition le domaine réservé de l’homme, alors cet état et ce peuple se condamnent à un châtiment racial impitoyable.
Quand cet état fera faillite, devenu incapable d’entretenir 25 millions de vieillards, assiégé par autant de fanatiques musulmans et de noirs assoiffés de vengeance raciale, ce n’est pas le mince cordon des Blanches névrosées qui endiguera la désintégration du système social.
Il suffira d’un séisme pour que tout soit emporté en quelques semaines et, si l’on en juge par la situation, c’est la guerre de trop que les juifs veulent mener contre la Russie qui sera ce séisme.
Les lois des cycles font faire leur office et la grande épuration aura lieu, quoi qu’il arrive.
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moon-girls-stories · 1 year
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~ Shadow And Bones ~ Aleksander Morozova X F!Reader
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Point de vue omniscient :
Lace se tient droite comme un piqué en face du Général Kirigan, la jeune mère a les mains jointe sur son ventre plat, regardant le Général droit dans les yeux.
-Que puis-je faire pour vous, Madame Fell ? Lui demande-t-il avec un fin sourire.
-Je suis venue vous parler de Asteria. 
Kirigan se redresse et bombe le torse sans même y faire attention. Il incline la tête sur le côté et fronce les sourcils. Il s’approche de la bourgeoise résidant à la cour du château.
-Moi et mon mari voudrions l’adopter. Elle serait une Fell. Avec un bel avenir.
-Hors de question. Avec moi, elle est en sécurité.
-Tous les enfants la craignent pour ses dons et se moquent d’elle. Tout le monde à la cour sait qu’elle est une orpheline du bas peuple. Général, si vous voulez vraiment son bien, vous acceptez mon offre.
-Quelle offre ? Je n’y gagne rien. Repartez.
Il lui tourne le dos et se poste à une fenêtre, regardant justement Asteria jouer dehors avec quelques gardes qu’il a envoyés pour la divertir. Lace le rejoint, observant la petite fille de huit ans rire aux éclats. Un fin sourire s’installe sur les lèvres pulpeuse de la jeune femme contrastant avec l’air préoccupé du Général.
-Elle se mariera à l’un des fils du roi et de la reine. Elle pourra devenir reine de Ravka.
Il détourne son regard sur elle, la regardant perplexe à ce qu’elle dit. Elle lui offre un sourire d’autant plus grand.
-Je ne vous l’arrache pas, Général. Tout le monde sait que vous voyez bien plus en elle qu’une simple élève. Mais avec mon mari et moi, elle aura un climat familial et stable. Elle grandira dans l’amour et la protection d’une famille soudée et bienveillante.
-Vous faites cela juste pour que votre famille accède au trône.
-Ne voulez-vous pas qu’elle obtienne du pouvoir ? 
-Là n’est pas mon but principal. 
-Vraiment ? Alors les cours intensif et entraînements répétitifs ne sont pas installés pour la faire gagner en pouvoir ? 
-J’agis pour son bien à elle et pour tous les grisha. 
Sa voix se fait menaçante et ses yeux s’assombrissent de colère. Il la fusille du regard quelques secondes avant de lui tourner le dos, rangeant quelques papiers et cartes traînant sur sa grande table centrale.
-Je pense aussi à elle. Elle sera choyée comme ma descendante directe et les autres enfants et adultes de la cour se verront être forcés de la respecter. Je lui sauve la vie en lui donnant la possibilité d’être la future reine de Ravka. Pensez-y.
Un silence se fait dans les appartements du Darkling. 
-Quittez mes appartements.
-Je vous laisse réfléchir, j’attendrai votre réponse.
Elle quitte les appartements du Darkling la tête haute et l'air assurée, sachant qu’elle a insinué le doute en lui. 
Plus tard dans la journée, Aleksander vient chercher la petite Asteria dans sa chambre alors que les dames de chambre venaient tout juste de finir de la préparer pour aller au lit. En le voyant entrer tel une furie, elles se courbent en avant puis sortent en souhaitant bonne nuit à Asteria. Aleksander se met assis sur le matelas de qualité de la petite, l’invitant la seconde d’après à s’installer auprès de lui.
-Que penses-tu de la famille Fell ?
-Les garçons sont gentils. Mais un peu bête quand même.
-Et Madame Fell ?
-Lace est très gentille. Elle m’aide à cueillir des fleurs des fois.
-Et son mari, que penses-tu de lui ? Il a l’air de confiance ?
-Il m’aide avec mes devoirs que l’apparat me donne. Mais ne le dit pas, c’est un secret !
Aleksander lui offre un sourire qu’elle lui rend. Elle prend soudainement sa main et le tire avec elle au lit. Il se laisse faire et s’allonge sur les draps alors qu’elle passe sous la couette, se rapprochant de lui. Il l’entoure d’un bras, profitant de sa proximité avec la petite fille.
-Tu aimerais vivre comme Madame Fell ?
-Je veux devenir comme elle. Belle, gentille et influente. Tu la trouves belle, toi ?
-Elle est jolie, oui. Mais tu deviendras plus jolie qu’elle.
-Avec des belles robes et des bijoux qui brillent ?
Elle relève ses yeux noirs pétillants de joie vers le visage du Darkling plus fermé. Il remarque alors cette étincelle de bonheur et d’espoir dans les yeux de sa protégée. Il lui sourit avant de soupirer en haussant les épaules.
-Rien n'est impossible pour nous.
-Parce qu’on est trop fort !
-Parce qu’on est trop fort, c’est ça.
-Et quand je serai la plus forte, tous ceux qui auront été méchants avec nous seront punis.
Elle baille longuement avant de s’enfoncer un peu plus dans les bras du Général. Ce dernier a les yeux baissés sur elle avant de soupirer et de se retirer lentement, faisant grogner la petite.
-Je vais te laisser dormir petit ange. Fait de beaux rêves.
Il lui embrasse le front mais avant qu’il puisse se relever elle retient sa kefta noir.
-Reste avec moi cette nuit. S’il te plaît.
Il la jauge du regard un instant avant d’acquiescer à sa demande. Il retire ses bottes et quelques uns de ses vêtements, gardant un simple haut noir ample et son pantalon de la même couleur. Il se met sous les draps, Asteria venant directement se coller à lui. Il enroule ses bras autour d’elle et pose son menton sur le sommet du crâne de la gamine.
Le lendemain matin à sept heure lorsque les dames de chambre entrent dans la chambre d’Asteria elles sont toutes aussi surprises les uns que les autres de voir le Darkling dormir à point fermé avec la petite dans ses bras, se serrant l’un contre l’autre comme s’ils avaient peur d’être arraché de leur étreinte. Celle qui dirige le petit groupe de jeune femme leur fait signe de rester silencieuse et de quitter la pièce.
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leseffrontesfr · 9 months
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Vous êtes sûr que c’est un temps de saison��? Moi je ne sais pas, je ne suis pas du coin. Certains jours, j’ai du mal à croire que c’est l’été. Un coup il y a du soleil, un coup il fait gris. Ensuite il pleut, ensuite il y a du vent… parfois de l’orage, puis du soleil à nouveau. Ce n’est pas que j’ai peur de l’eau, mais j’espérais rencontrer du monde. Les beaux jours, il y a quelques familles. Des jeunes hommes parfois, mais ils sont fluets, timides et un peu niais. Ils passent leur temps à papoter entre garçons et regarder leur téléphone. Quand ils se trempent les pieds dans l’eau, ils la trouvent un peu froide et hésitent à s’immerger au dessus de la taille. Quelques-uns sont appétissants, j’aimerais les entraîner avec moi. Leur faire perdre pied — cela m’était si facile avant — mais on dirait que je leur fais peur à présent. C’est frustrant. Pour ne pas être complètement ignorée, j’ai même dû faire le premier pas : « Saluuuut ! Moi c’est Marina. Tu viens souvent ici ? Hééé ! Allô ? Reviens, quoi…  »
J’ai tout essayé pour ne pas les effrayer. Je suis restée dans l’eau pour ne pas laisser voir le bas de mon corps. J’ai pris un accent provincial pour ne pas être prise pour une Parisienne. J’ai enlevé mes perles pour ne pas faire bourgeoise et brossé mes cheveux pour ne pas faire négligée ; je suis restée seins nus pour ne pas avoir l’air coincée. Je n’ai pas parlé de féminisme, ni de climat, ni d’immigration, ni de vaccins, ni de la guerre en Ukraine, ni d’émeutes. Que des choses positives : les vacances, la mer, les jeux qu’on pourrait faire… Je me suis prise vent sur vent.
Et puis je me suis faite surprendre : il faisait moche, il n’y avait personne, je me suis assoupie sur le sable, la queue dissimulée sous une grande serviette. Quand l’éclaircie m’a réveillée, je l’ai vu à deux pas de moi. Plus possible de me glisser discrètement dans l’eau ! Je lui dis bonjour avec une voix aussi douce que possible et je me dis : « Si je ne l’effraie pas, il va peut-être me parler. Et s’il s’enhardit, nous pourrions flirter un peu... » Et là, catastrophe ! Une rafale emporte ma serviette, je me retrouve toute entière visible, les écailles luisantes comme des paillettes sous le soleil. Le type se retrouve mâchoire pendante, les yeux exorbités par la surprise : « Une… une... » Je me dis : « Tout est fichu : il va s’enfuir en hurlant, rameuter je ne sais pas qui, il va falloir que je fasse des miles et des miles à contre-courant pour trouver un autre lieu de vacances encore plus morne. « T’es... T’es une SIRÈNE ! » C’est généralement à ce moment que les défenseurs du métissage réalisent que certains mélanges ne fonctionnent pas. Ou que l’on essaye de m’éventrer mentalement en se demandant combien de citrons et de beurre il faudrait pour me cuisiner en papillote. Bref, je suis dans la sauce…
« T’es une VRAIE sirène ! Ah, ça me rassure…
— Pardon ?
— J’ai cru que t’étais une meuf. Ah, mais c’est trop cool, ça ! Je m’appelle Samuel, et toi ?
— Marina.
— Mais c’est trop mimi ! Je peux m’installer à côté de toi ? Tu viens souvent ici ? »
Et voilà comment Sam est devenu mon pote tout le reste de l’été.
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